XIX

 

Encore Joe

 

– Tiens, mais c’est votre Martin, s’écria Pathaway, indiquant du doigt un ours gris énorme qui se dirigeait vers eux.

– C’est ma foi vrai ; un bon animal, joliment bien apprivoisé, répliqua Nick en se grattant le front. Ici Maraudeur ! à bas, Infortune !

Puis, entre ses dents, il grommela :

– Quelle diablesse de maudite petite difficulté !

Il prit sa carabine sous son bras et marcha droit à l’ours.

L’animal se dressa sur ses pattes de derrière, et approchant son museau de l’oreille de Whiffles :

– Mon frère, suis-moi, dit-il.

Le trappeur continua d’avancer à grands pas, et Multonomah, – nos lecteurs l’ont reconnu – trotta lourdement à son côté.

À l’est et au versant du plateau sur lequel Nick avait planté sa tente, se trouvait une grotte assez profonde et masquée par d’épais buissons.

C’est là que Nick et son compagnon se rendirent.

En y arrivant, Multonomah laissa tomber sa peau d’ours, la serra dans un enfoncement de la caverne et dit à l’autre :

– Moi et mon frère, nous retournerons à la cabane. Grandes choses à dire.

Nick ne répondit point. Il était plus soucieux que d’habitude.

Ils revinrent au camp, où la sortie de Whiffles avec l’ours avait laissé un certain émoi.

– Mon ami Multonomah, un Shoshoné, vous le connaissez, Pathaway, dit le trappeur, en présentant l’Indien.

La vue de ce dernier parut impressionner douloureusement Sébastien.

– Allons, petiot, cria Nick, d’un ton qu’il tâchait de rendre dégagé autant que possible ; allons, prépare une bonne tranche de bison ; la meilleure, entends-tu ? Voici un hôte qui doit avoir faim.

– Non, pas besoin, pas manger, répondit le Shoshoné d’un ton grave. Multonomah veut parler à Ténébreux.

– On écoute ! dit Nick, faisant signe à Sébastien de s’éloigner et à Pathaway de se rapprocher.

Ces deux gestes furent compris, ceux qu’ils appelaient obéirent aussitôt, quoique Sébastien éprouvât quelque répugnance à quitter la compagnie.

– Va ! dit Whiffles à l’Indien.

– Le Shoshoné a chassé et trappé avec Ténébreux. Il est son ami et son frère.

– C’est vrai, vrai, tout ce qu’il y a de plus vrai. Et, malgré la couleur de ta peau qui n’est pas la couleur de la mienne, nos natures sont semblables, c’est moi qui le dis, – car tu es un humain assez honnête, – est-ce qu’un Indien n’est pas un humain, après tout ? – oui, un humain aussi honnête que le plus humain qu’on peut découvrir d’ici au Grand Rouge[27]. Je sais bien que tu as un faible pour les chevelures ; mais qui n’a ses faiblesses ici-bas ? J’ai bien aussi les miennes, oui bien, je le jure, votre serviteur !

Nicolas regardait le Shoshoné avec des yeux cent fois plus éloquents encore que ses bonnes et franches paroles.

S’adressant ensuite à Pathaway :

– Il y en a pourtant, dit-il, qui ne se fieraient pas à cet Indien, parce qu’il n’est pas ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un blanc ; mais, sauf votre respect, sa peau n’est pas plus épaisse qu’une feuille de papier, et, si vous vous glissiez derrière, vous ne pourriez dire la différence qu’il y a entre vous et lui, ô Dieu, non ! Là, prenez-moi cet Indien, écorchez-le et je défie qui que ce soit de dire à quelle race il appartient.

– Ce n’est pas le cuir qui fait l’Indien, dit Multonomah ; l’Indien est Indien par le dedans. Nick aime une chose, Multonomah en aime une autre. Le buffle n’aime pas le loup des prairies, ni l’antilope la panthère.

– Cela se peut, reprit Nick ; cela se peut. Nous ne nous disputerons pas à cet égard ; mais le dedans d’une montre ressemble diantrement au dedans d’une autre montre, quoiqu’il y ait des montres qui marchent pas mal plus vite que d’autres. Il y a aussi des horloges, mais le principe des montres est le principe des horloges, c’est mon opinion, ô Dieu, oui !

– Frère, dit lentement l’Indien, je ne suis pas venu pour parler de la manière dont le Grand Esprit nous a faits. N’as-tu pas vu des nuages dans le ciel ? Fera-t-il beau, demain ?

Nick et le Shoshoné échangèrent un double coup d’œil.

– Indien, dit le premier, le ciel n’est pas clair ; il est marbré de taches rouges et noires.

– Ténébreux n’est pas aveugle et j’en suis aise. Mais s’il voit, pourquoi est-il ici ? Pourquoi, à la veille de la tempête ne cherche-t-il pas un abri, ainsi que font les oiseaux ?

– Les oiseaux ne laissent pas de traces, murmura Nick en hochant la tête.

– Les oiseaux sont sages. L’homme n’a pas seul le don de la sagesse. Le serpent lui-même sait discerner l’approche de son ennemi, et alors il se retire dans son trou.

– Shoshoné, dit Pathaway s’adressant à l’Indien, parle ouvertement et sans figures.

– Je parle comme je parle, repartit fièrement Multonomah ! Le Maître de la vie ne parle jamais à ses enfants que par signes. Il ne dit pas : « Il y aura un orage », mais il rend l’air lourd et place un nuage à son ciel. Il ne dit pas : « Il fera beau demain », mais il rougit et chauffe son soleil, comme s’il voulait l’envoyer sur un champ de bataille.

– Où le ciel sera-t-il clair ? demanda Nick.

– Il ne sera pas clair. Mais Multonomah tournerait ses mocassins vers le nord. Il a remarqué que quelques oiseaux font leurs nids dans les crevasses au sommet des rochers.

– Les oiseaux ne sont pas fous, dit Nick.

– Les plus petites choses nous instruisent, répliqua simplement le chef.

– Mais l’homme étant doué de la faculté de parler, il devrait exercer cette faculté d’une manière intelligible, fit observer Pathaway.

– Je parle pour ceux qui peuvent me comprendre. Ceux qui ne me comprennent pas, quand je m’exprime comme la nature me l’a appris, ne tireraient aucun profit de mes discours, si je parlais le langage des visages pâles.

Puis à Nick :

– Ténébreux, tu m’as entendu, et tu sais lire dans le livre du ciel et de la terre.

– Je le puis et je te remercie, mon frère, pour ta visite amicale. Je te souhaite d’heureuses chasses et l’appui constant du Grand Manitou.

– Ténébreux, j’ai dit, je m’en vas.

Multonomah tourna sur les talons et partit comme une flèche.

– Un Indien est un Indien, fit Nick Whiffles en mordillant l’extrémité de sa barbe, qu’il avait portée à la bouche avec sa main gauche.

Sébastien se tenait pâle, accoudé contre un arbre. On eût dit qu’il avait entendu et compris cette conversation.

– Multonomah a bien parlé, dit Nick, après un moment de silence.

– Oui, répliqua distraitement Pathaway ; j’admire bien des choses dans le véritable type indien. C’est à la nature que les Peaux-Rouges empruntent leurs moyens de communication. La terre et le ciel sont leurs livres.

– Livres que j’ai pas mal étudiés moi-même, ô Dieu, oui ! Souvent je les ai lus, voyez-vous, quand je reposais la nuit au milieu des prairies et que le ciel étalait ses grandes pages devant moi. Chaque étoile me disait quelle route je devais suivre pour trouver tel lac ou telle rivière, cette montagne-ci ou cette vallée-là ?

– Vrai ! dit le chasseur noir.

– Je n’ai jamais été un astrologue très fort et je ne connais pas une seule consternation...

– Constellation, voulez-vous dire ?

– Ça ne fait pas de différence, répliqua imperturbablement Nick. Ça s’écrit des deux manières, quoique celle dont vous parlez puisse être plus propre au point de vue grammatical. Comme je le disais, je n’ai jamais connu une consternation par le nom que lui donnent les savants, car je ne suis pas savant moi, ô Dieu non ! Mais je les ai nommées à ma façon, j’en appelle une le Buffle, une autre le Chat-sauvage, une troisième le Loup, une quatrième le Serpent et ainsi de suite. Pour les étoiles isolées, je les nomme généralement comme mes chevaux – les favoris s’entend ! de même que Suggestion, Firebug, etc. Ça m’épargne diablement des études, et c’est suivant la nature, qui est aussi une bonne maîtresse d’école, à peu près la seule que j’aie jamais eue, car je ne suis jamais allé à l’école qu’une couple de jours dans ma vie. Le maître m’appela et dit : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » dit-il, en montrant la lettre A. « Sais pas » que je lui dis. « Savez pas, n’est-ce pas », dit-il, en me flanquant un coup dans les jambes. « C’est pas la peine », dis-je en me sauvant au bout de la salle. « C’est ce que nous verrons », qui dit. « Pourquoi avez-vous été envoyé ici ? Regardez bien ça, monsieur », qui dit encore. Je revins près du maître d’école avec le frisson dans le dos et j’ouvris les yeux aussi grands que je pouvais. « Qu’est-ce que c’est que ça », dit-il, montrant son A. « Ça, je dis, ça ressemble au pignon de notre maison. » « Au pignon de votre maison, polisson ! » qui dit, et pan pan, son bâton me tomba si dru sur la tête et les épaules que je ne vis plus que des tas de chandelles devant mes yeux. « Ah ! gueux ! ah ! scélérat ! ah ! petit gibier de potence, tu es venu ici pour te moquer de moi, pour corrompre et empoisonner toute la jeunesse de mon institution », qui disait, en cognant de plus en plus fort. Je me retournai, il n’y avait dans toute l’école que trois ou quatre mauvaises petites vermines comme moi, qui grelottaient de froid, car c’était au cœur de l’hiver et on avait oublié d’allumer le poêle, ô Dieu oui ! Je compris tout de suite que le maître était devenu fou parce que son établissement n’était pas mieux encouragé. « Tu veux me gâter la génération naissante », qui disait. « Qu’est-ce que ça me fait que votre génération naissante ? » que je lui dis. Et là-dessus je pris mes jambes à mon cou et me sauvai aussi vite que je pus chez nous. Ma mère voulut me renvoyer le lendemain, mais nenni – ni, ni-ni, tout était fini, oui bien, je le jure, votre serviteur !

Sans doute le brave trappeur ne se serait pas arrêté en si beau chemin et il aurait continué son comique récit. Mais Sébastien l’interrompit.

– Vous avez oublié l’ours gris et le Shoshoné, père Nicolas, dit-il.

– Oublié ? pas une miette. Mais à quoi bon nous rendre malheureux quand nous pouvons être autrement ? Croyez-moi, Nick Whiffles ne perd pas la mémoire pour des bagatelles. Quand, ainsi que l’a dit cet Indien, il y a des signes dans l’air et le ciel, je suis prêt à les examiner et à suivre leur conseil. Ce soir, nous coucherons au Rocher Noir.

Sébastien frémit d’épouvante.

– Au Rocher Noir, répéta-t-il. Vous ne m’emmènerez pas avec vous, ou plutôt vous n’irez pas là. Le souvenir de cette affreuse rivière et de ces roches menaçantes, avec...

– Je sais, je sais, interrompit brusquement Nick. C’est, de vrai, un vilain endroit, mais il peut nous servir de refuge pour une nuit. Un garçon de ton âge ne devrait pas avoir peur des fantômes.

– Qu’est-ce donc ? demanda Pathaway.

– Oh ! des niaiseries. On dit qu’un meurtre a été commis dans cette place, et cet enfant s’imagine que les gens assassinés y reviennent... Une bêtise !

– Il me semble vous avoir entendu dire que vous aviez été témoin d’une tragédie près de ce Rocher Noir.

– Presque... pas tout à fait. Une jolie créature, et bonne ! ô Dieu oui, bien bonne !

Ces dernières paroles paraissaient s’adresser plus à lui-même qu’à tout autre.

– Vous l’avez ramenée à ses amis, si je me rappelle.

– Je vous ai dit la vérité. Oui, je l’ai renvoyée chez elle, quoiqu’il m’en ait bien coûté de me séparer d’une si charmante... Enfin, ce qui est fait est fait.

– Vous l’aimiez ? s’enquit le chasseur noir souriant.

– J’aimais jusqu’au gazon qu’elle foulait aux pieds, repartit Nick. Et ce n’était pas une de vos poupées de cire comme on en voit dans les établissements ; mais une bonne créature, forte, substantielle, courageuse, oui bien, je le jure, votre serviteur !

L’Indien Joe, qui s’était sournoisement glissé derrière Pathaway, échangea un regard avec Sébastien.

Les yeux du dernier s’inclinèrent vers le sol ; il s’approcha de Whiffles et il dit en lui prenant la main :

– J’y consens, Nicolas, nous nous rendrons au Rocher Noir ; j’aimerais à voir le lieu où vous avez accompli un pareil acte de bravoure.

Joe fit un demi-tour sur lui-même et se dirigea vers le flanc de la montagne.

Nick remarqua ce mouvement.

– Veillez sur le moricaud, Pathaway, dit-il au chasseur noir. Je n’aime pas son air d’avoir deux airs. Il pourrait bien essayer de nous prendre dans une trappe. Si vous m’en croyez, nous allons lui lier les pieds et les poings. Ce sera un moyen de le garder, car je crains fort qu’il ne décampe et ne nous trahisse. Le Shoshoné le regardait d’une drôle de façon et je sais ce que veulent dire ces regards-là.

– Non, répondit Pathaway, j’ai meilleure opinion de lui. Ménageons-le.

– Soyez tranquille, dit Nick.

Il suivit aussitôt Joe, qui s’était avancé vers une petite pelouse où les chevaux paissaient.

Le trappeur arriva sur lui avec la promptitude et la légèreté d’un Indien. Il le toucha à l’épaule. Joe se retourna avec un tressaillement de stupeur.

– Tu n’es pas un vrai Peau-Rouge, lui dit tranquillement Nick. Un Indien ne se serait pas laissé surprendre ainsi.

Joe recula de plusieurs pas. Il était si fortement impressionné que la peinture paraissait blanchir sur son visage.

– Joe jeune : Joe jamais avoir suivi piste des guerriers ; homme blanc grand chasseur, très adroit, balbutia-t-il.

– Ma foi, je ne puis en dire autant de toi, ô Dieu non ! Mais que diable veux-tu à ces animaux-là ?

– Joe fatigué ; pas entendre discours des visages pâles ; vouloir s’en aller.

– Ah ! oui-dà, c’est comme ça, fit Nick le saisissant au collet ; tu voulais décamper ; je m’en doutais, maudite vermine. Tu entends bien ce que nous disons, et tu ne l’as que trop entendu ; pas de conte.

Et le trappeur le souleva deux ou trois fois de terre, comme pour lui donner un échantillon de sa force.

– J’ai déjà pas mal tué de ton espèce, ce qui ne m’empêche point de dormir, disait-il négligemment.

L’Indien tremblait de tous ses membres ; cependant il finit par reprendre un peu de courage.

– Pourquoi blesser Joe ? dit-il. Joe enfant, toi homme. Si Joe homme et toi enfant, Joe pas blesser toi.

– Serpent, tu en sais trop long ; je suis moins disposé que jamais à me fier à toi. Il se peut que tu aies raison, mais je ne le crois pas. Quand il y a un soupçon, le meilleur moyen, par ici, c’est de traiter un honnête homme comme un coquin. Après ça, tu dois te considérer comme prisonnier de guerre ; c’est-à-dire, pas de guerre, mais des circonstances.

Cette déclaration souleva au plus haut point l’indignation de l’Indien. Sa couleur se manifesta par la vive rougeur des joues et l’éclat des yeux. Un moment, Nick crut que cet accès d’emportement allait se noyer dans un flot de larmes ; mais bientôt il fut désabusé. Le jeune garçon réussit à se maîtriser, et, quoique son cœur battît avec force, il s’écria d’une voix assez ferme :

– Qu’est-ce à dire ?

– Qu’est-ce à dire ? as-tu dit ; qu’est-ce à dire ? répéta Nick en tracassant impitoyablement sa barbe. Est-ce que tu as si vite appris à parler comme les blancs ? Diable, tu me fais l’effet d’un luron un peu finaud, ô Dieu oui !

– Joe demande pourquoi toi tourmenter jeune Indien. Lui ami de visage pâle. L’avoir dirigé dans une longue route. L’amener ici sain et sauf ; pas laisser méchants blancs lui faire mal.

– Possible ! possible ! répondit plus doucement Nick. Possible et peut-être certain ; oui, certain. Tu l’as aidé à se tirer de cette maudite difficulté et je te suis obligé. Mais les gens dans le danger ne s’arrêtent pas à ces petites distinctions. Tu sais sans doute ce que c’est qu’une distinction, Peau-Rouge ?

Joe branla lentement la tête.

– Comme de raison, non, reprit le trappeur. Un païen de ton espèce n’entend rien aux distinctions. C’est bête, les Indiens, vois-tu. Pourtant je suis content qu’ils n’y comprennent rien, car je n’aime pas que les gars de ta couleur imitent ceux qui valent mieux qu’eux. Mais assez causé, revenons au camp.

Ce disant, il l’entraîna vers la hutte.

– Pas serrer si fort ! exclama le pauvre Joe.

– Bon, bon, tu n’en mourras pas. Je ne veux pas te faire de la peine, mais seulement t’empêcher de lever le pied.

– Joe pas vouloir s’en aller ; pas aller à la vallée du Trappeur.

– Oh ! je sais bien, oui je sais bien. Si tu te sauvais après que je t’aurai attaché les pieds et les poings, ça ne serait plus dans la nature des choses, ô Dieu, non !

Nick jeta les yeux sur son captif et remarqua que deux grosses larmes tremblotaient aux coins de ses paupières.

– C’est heureux, dit-il, qu’il n’y ait personne de ta race ici pour voir ça. Chez vous il n’y a que les femmes qui aient le droit de pleurnicher. Les guerriers ne laissent pas leurs yeux trahir leurs émotions.

À ce moment Pathaway arriva près d’eux. Il engagea Nick à traiter moins rigoureusement le jeune Indien. Mais ses représentations furent inutiles. Nick comptait l’obstination parmi ses défauts, et, quand il s’était mis quelque chose dans la tête, il n’était guère possible de le faire changer.

Il garrotta l’Indien, l’attacha à l’un des pieux qui supportaient le toit de la cabane et quitta le camp, après avoir recommandé au Canadien de faire sentinelle.

Dès qu’il fut parti, le chasseur noir s’approcha de Joe et lui dit d’un ton affectueux :

– Ne t’afflige pas, mon garçon. Il ne te sera fait aucun mal. Soumets-toi patiemment aux caprices de Nick Whiffles. Je suis assuré qu’il n’a pas de mauvaises intentions.

Ensuite, il examina la corde qui liait les poignets de Joe et, la trouvant trop roide, il en desserra le nœud.

L’Indien ne dit pas un mot.

Il se tenait les yeux baissés, le front couvert de nuages.